Technologie : Cette toute jeune PME a tout misé sur le digital – la dématérialisation de ses services, jusqu’à la signature électronique – le tout sur le cloud. Elle dispose de son propre comparateur en ligne.
Capitole Energie est une jeune pousse toulousaine spécialisée dans le conseil et le trading en énergie. Elle a été incubée au sein du groupe Crédit Agricole. Fondée en 2017 par deux anciens cadres financiers du secteur de l’énergie, Pierre-Jean Haure, président, et Benoit Vilcot, DG. Elle propose ses services de courtier auprès d’un demi-millier de PME, qui peuvent ainsi mettre en concurrence leurs fournisseurs en électricité (60 % du portefeuille) et en gaz naturel (40 %).
Positionnée sur les énergies vertes (électricité d’origine hydraulique, photovoltaïque, éolienne) et décarbonées (centrales nucléaires), la société négocie, pour le compte de ses clients, avec les nouveaux alternatifs, soit une vingtaine de fournisseurs.
Connexion aux sites web de négoce
Pour son système d’information, la start-up mise beaucoup sur le digital, mais de façon réaliste. « On ne peut pas tout digitaliser : une partie de notre métier de négoce implique de suivre les prix de gros via des sites de négoce », explique Benoit Vilcot, directeur général.
Les premiers investissements IT ont porté en priorité sur des serveurs de stockage NAS (Network area storage). En quelques mois, la forte progression du nombre de contrats signés s’est traduite par plusieurs téraoctets de données. Au bout d’une année, il a été envisagé d’utiliser les services « Pro » de Dropbox. Mais cela a été jugé trop coûteux. C’est Amazon Web Services (AWS) qui a été retenu : « il fallait un back-up solide, pour mieux protéger les données. Nous avons évalué les offres de Microsoft, Azure, et d’Amazon ». Ce dernier a été choisi pour des raisons de capacité d’évolution.
Pour l’application de relation client, c’est également une solution sur le cloud, en SaaS, qui a été sélectionnée : Salesforce. Les données de contacts clients y sont stockées, tandis que les documents administratifs, factures, etc. sont stockés chez AWS.
L’outil de trading – au cœur du métier de la société – utilise des API (interfaces programmatiques) qui permettent de suivre les cours de l’énergie en temps réel sur les marchés du prix de gros.
« C’est essentiel pour assurer nos services auprès de nos clients : obtenir le meilleur prix, définir le meilleur contrat d’énergie possible, en fonction du meilleur profilage possible, tenant compte de la saisonnalité des activités, des heures pleines ou creuses, etc. »
Un comparateur en ligne
Capitole Energie a développé son propre comparateur en ligne. « Il existe des plateformes qui comparent les tarifs, mais elles sont très standardisées. Notre solution propose du sur-mesure et permet d’affiner les négociations pour le compte de nos clients. Nous sortons le meilleur prix à l’instant T. C’est également un gage de flexibilité : il faut pouvoir renégocier quand les cours bougent. Nous l’avons vu avec la vague de la Covid-19. Les prix du gaz naturel ont fortement chuté avant de remonter plusieurs fois depuis cet été. » Ainsi, les contrats gèrent la part de risques : « nous garantissons à nos clients de rester dans leur budget, par des clauses de renégociation ».
Cette qualité de service impose que les données de consommation soient accessibles en permanence. Des modèles de consommation sont régulièrement mis à jour. Car, pour rappel, le marché européen de l’énergie est déréglementé depuis 2016.
Automatisation des contrats
La gestion des contrats clients est assurée par les solutions Conga : elles automatisent la gestion des contrats dématérialisés (ou e-contrats) depuis la création du contrat (à partir de modèles de contrats personnalisés) jusqu’à leur signature, et ceci directement à partir de la plateforme CRM (Salesforce). Les outils Conga permettent également de stocker un nombre illimité de contrats et de produire des analyses et des rapports. Les contrats étant mutualisés, ils sont accessibles à tous les services de l’entreprise (commercial, marketing, service client, etc.) avec la possibilité de vérifier le statut d’avancement.
Deux modules Conga ont ici leur importance : « Sign » pour la signature électronique ; et « Composer » pour l’insertion de champs dynamiques de calculs, ou extraits de tableur, dans des documents .doc ou .pdf.
« Ces solutions font gagner énormément de temps, notamment en cas d’actualisation des prix, ou pour faire du « list pricing » », souligne Benoit Vilcot.
Il est vrai que 98 % des clients ont opté pour des communications digitales, totalement dématérialisées, avec l’accès possible depuis des smartphones. Et 80 % pratiquent déjà la signature électronique.
Pas de CTO
« Dès le départ, notre projet était d’industrialiser et d’automatiser nos process au maximum. Le CRM, en mode SaaS, nous a grandement facilité la vie. Nous avons rapidement acquis le savoir-faire nécessaire pour nous dispenser d’un CTO ou responsable informatique. » Mais la jeune pousse s’est appuyée sur une société de services, Hardis, à Bordeaux, qui, entre autres, l’a orientée vers l’offre Conga.
« Nous achetons des PC avec des configurations minimales, sur plateforme virtualisée – Workspace d’AWS. Et nous gérons nous-mêmes les ressources dont nous avons besoin dans le cloud. »
En clair, la société continue sur sa lancée. Pour un chiffre d’affaires d’un million d’euros, elle compte une quinzaine de collaborateurs et prévoit de doubler ses effectifs dans les deux ans.
Article publié sur ZDnet.fr le 13 Octobre 2021