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Marché de l’énergie : Analyse de la semaine du 17 Janvier 2022

analyse du marché - semaine du 17 janvier 2022

Chaque semaine, nos experts analysent l’évolution des prix du marché de l’énergie pour vous apporter un éclairage et vous accompagner dans le choix de la meilleure option pour vos contrats d’énergie. Retrouvez notre analyse pour la semaine du 17 Janvier 2022 ci-dessous :

Marché de l’électricité

Le prix de l’électricité repart à la hausse

Cette semaine, le prix de l’électricité sur le marché à terme français repart à la hausse, plus rapidement que le prix du gaz et dans le sillage des quotas CO2. Globalement, l’indisponibilité nucléaire française pour les mois/années à venir reste la principale préoccupation des acteurs du marché, alors que la demande reste forte. A court terme, le prix de l’électricité pour une livraison mardi 25 janvier s’établit à 295,11euros/MWh (+45,64 euros/MWh par rapport à la session précédente ; +20,54 % en une semaine).

Les températures hivernales relancent les besoins en électricité

L’hiver est bien en place et les besoins d’électricité ne faiblissent pas en ce début d’année 2022. Sur la courbe lointaine, les contrats calendaires pour l’année 2023, 2024, et 2025 se négocient respectivement à 131,34euros/MWh (+2,40 % sur la semaine), à 95,13 euros/MWh (-0,09 %) et à 91,57 euros/MWh (+2,08 % sur la semaine).

Les volumes d’ARENH supplémentaires annoncés n’ont pas eu d’impact pour le moment sur la facture des consommateurs.

Globalement, peu de changements à signaler cette semaine sur les marchés électriques à la fois au niveau européen qu’au niveau de la France. Pour l’heure, l’annonce du rehaussement des volumes d’ARENH (Accès Régulé à l’Electricité Nucléaire Historique) supplémentaires alloués n’a pas eu d’impact sur les factures des professionnels, les modalités d’attribution n’étant pas encore très claires. Les débats sont tout de même relancés sur la nécessité d’un rehaussement à long terme du niveau d’accès à cette électricité à coût réduit compte tenu de l’état actuel du marché. La commission de régulation de l’énergie (CRE) elle-même semble approuver une telle mesure, alors qu’EDF déplore dans le même temps cette concurrence artificielle et déloyale au profit des fournisseurs alternatifs. La question reste ouverte.

Le prix à terme de l’électricité connait une augmentation plus rapide que celui du gaz naturel

Quoiqu’il en soit, les fondamentaux restent concrètement les mêmes. Le prix de l’électricité reste corrélé à celui du gaz naturel et à celui du CO2. Pour les contrats de long terme, les prix calendaires de l’année 2023 restent volatiles et se négocient à un coût toujours élevé. Néanmoins, cette semaine en particulier, les tarifs à terme de l’électricité semblent avoir augmenté plus vite que celui du gaz naturel, alors même que l’offre de GNL reste croissante sur les côtes européennes. Par ailleurs, les préoccupations concernant le conflit entre la Russie et l’Ukraine sont croissantes et le marché gazier devrait être le principal moteur du prix de l’électricité cette dernière semaine de janvier. Affaire à suivre.

Source : EEX, EnergyScan

Marché du Gaz

Une évolution croissante de GNL en Europe

Du côté du gaz naturel, les prix de court terme (prix spot) semblent être en clair recul cette semaine. Un recul largement soutenu par une offre croissante de GNL (gaz naturel liquéfié) en Europe, (les prix asiatiques étant en cette période plus faible) un approvisionnement norvégien volatile mais stable (hors maintenances imprévues), et une demande modérée. Cette tendance baissière se retrouve sur la courbe des coûts mais de manière moins prononcée. Le vendredi 21 janvier, les contrats calendaires PEG Cal 2023, Cal 2024 et Cal 2025 se négocient respectivement au tarif de 44,70 euros/MWh (-0,24% en une semaine), à 29,90 euros/MWh (+2,38 %), et à 25,306 euros/MWh (-1,91 %).

Une maintenance supplémentaire sur une usine de process à Kollsnes

La situation reste toutefois bien tendue. L’approvisionnement reste fragile et dépendant des volumes injectés de Norvège. En milieu de semaine, l’annonce d’une maintenance supplémentaire sur une usine de process à Kollsnes fait remonter légèrement les prix. La Russie, quant à elle, garde la main sur les vannes et ne semble pas être disposée à injecter plus que ce que ses contrats de long terme l’y oblige. Le mardi 18 janvier, Gazprom n’a d’ailleurs pas réservé de capacité de transport supplémentaire via la Pologne lors des enchères mensuelles.

Bien que le niveau de stocks de gaz en Europe soit meilleur en ce début d’année, la situation reste largement inconfortable pour les acteurs du marché. Tous les participants gardent certainement en tête cette information, ce qui peine à pousser les prix de long terme à la baisse. Les prix restent donc finalement mitigés, avec une tendance baissière constatée sur les contrats de court terme (l’afflux de GNL y participe grandement) et une tendance relativement stable sur les contrats de long terme (les incertitudes persistent sur l’approvisionnement gazier futur).

Source : EEX

Marché des émissions

Une forte volatilité sur le marché intra-day

Cette semaine, le prix des contrats de référence DEC. 22 repartent globalement à la hausse. Le vendredi 21 janvier, le contrat DEC.22 se négociait à 84,47 euros/t, soit en hausse de 2,39 euros/t par rapport au vendredi précédent (+2,91 %). Dans un contexte de prévision d’une faible production nucléaire d’EDF pour l’année 2022, donc d’un appel massif aux centrales thermiques (y compris aux charbon) pour y remédier, les EUA ont entamé une tendance haussière en milieu de semaine. La faible liquidité du marché tend à exercer des pressions à la hausse sur le prix des quotas CO2. En fin de semaine, la volatilité est restée forte, essentiellement sur le marché intra-day. Il semble qu’en milieu de semaine le marché continuait à chercher une direction avec un prix de court terme du gaz naturel en baisse (offre croissante de GNL) et des conditions climatiques meilleures sur une grande partie de l’Europe. Les EUA passent d’un jour à l’autre d’une tendance baissière, à des hausses de l’ordre de 4%.

Le prix du carbone soutenu par la faible disponibilité du nucléaire français

Sur le marché secondaire, les volumes échangés sont relativement élevés, ce qui pourrait permettre aux acteurs spéculatifs du marché de s’intéresser de nouveau massivement aux EUA. Les tensions sur les marchés du gaz naturel et la faible disponibilité du nucléaire français devraient continuer à soutenir le prix du carbone. La situation reste donc très tendue, avec un prix du CO2 qui devrait s’établir au-dessus des 80€/t ces prochaines semaines.

Marché du charbon et du pétrole

Les prix mondiaux repartent à la hausse

Du côté de l’or noir, les prix mondiaux repartent à la hausse dans un contexte d’offre limitée et de demande croissante tant les inquiétudes sur un potentiel arrêt de l’activité économique mondiale se réduisent de jour en jour. Les principaux pays producteurs ouvrent peu leurs vannes, quand ils ne sont pas victimes d’attentats comme cela a été le cas au Nigéria, par exemple. Par ailleurs, les stocks de réserve mondiaux sont à des niveaux exceptionnellement bas, et le prix du Brent (mois+1) atteint un plus haut niveau le mercredi 19 janvier, un niveau non atteint depuis 2014. La spéculation reprend donc de plus belle, et la situation devrait rester tendue, sauf bouleversement majeur.

Certains analystes s’entendent à dire que cette tendance haussière pourrait perdurer cette année, et que le prix du baril pourrait tutoyer les 100 $ d’ici la fin de l’année. En effet, les niveaux d’investissement avaient massivement été réduits au début de la crise sanitaire, et ils peinent à reprendre en cette année 2022.

L’Indonésie décide de lever les restrictions à l’exportation pour les producteurs ayant rempli leurs obligations sur le marché domestique

Pour terminer sur les marchés mondiaux du charbon, l’Indonésie décide de lever les restrictions à l’exportation pour les producteurs ayant rempli leurs obligations sur le marché domestique en 2021. Toutefois, depuis l’entrée en vigueur de cette interdiction le 1er janvier, seulement 4,90 Mt sont entrées sur le marché international, soit une chute de 82% par rapport aux volumes de l’année précédente. Toutes ces contraintes ont largement soutenu les prix mondiaux de court terme ces dernières semaines.

Toutefois, même si on peut s’attendre à ce que la consommation chinoise augmente avec les plans de relance économique, l’augmentation des exportations indonésiennes et le niveau de la production domestique de charbon en Chine pourraient éviter toute nouvelle flambée des prix. Le vendredi 21 janvier, les prix API Cal 2023 clôturent à 108,30 $/t, en hausse de 4,30 $ (+4,13%) sur la semaine.

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