Nucléaire en France : l’état des centrales inquiète de plus en plus

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Nous vous l’annoncions dans nos analyses hebdomadaires du marché de l’énergie, l’état du parc nucléaire français inquiète toujours plus les acteurs. Les nouvelles concernant les centrales nucléaires en France ne sont en effet pas positives.

De nouveaux soucis techniques détectés

Ce jeudi 14 avril, le producteur historique EDF annonce sur son site internet que des « indications » ont été détectées lors de contrôles. Des réacteurs avaient en effet été mis à l’arrêt en début d’année afin de réaliser des contrôles. Le groupe annonce donc que les réacteurs de Cattenom 3, Flamanville 2, Golfech et Chinon 3 subissent eux aussi des fissures sur des portions de tuyauteries.

Il pourrait s’agir des problèmes de fissures sur les systèmes de sécurité qui avaient été détectés auparavant sur d’autres réacteurs du parc. Ces fissures étaient apparues au cours de l’année 2021 sur la tuyauterie du système de refroidissement de certaines centrales nucléaires.

L’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) va obtenir les résultats des tests menés sur le réacteur de Chinon 3 au cours du mois de mai.

Dans l’attente, l’arrêt des réacteurs de Flamanville 2 et Chooz 2 ont été respectivement prolongés de plus de 2 et 8 mois.

Un état global inquiétant

En effet, cela fait déjà plusieurs mois que les premières fissures ont été détectées. Elles touchent deux réacteurs de la centrale de Civaux, deux de la centrale de Chooz et un réacteur à Penly.

Désormais, les arrêts liés à ce souci de fissures touchent tous les réacteurs de 1450 MW. Ce sont les réacteurs les plus puissants et les plus récents. Jusqu’à présent, un réacteur de 1300 MW était concerné. Mais les réacteurs de Flamanville 2, Golfech et Cattenom 3 pourraient s’ajouter à la liste.

Les réacteurs de 900 MW également touchés ?

L’inquiétude réside autour du réacteur de Chinon 3. Il pourrait s’agir du premier réacteur de 900 MW touché par ces découvertes. Cependant, ces types de réacteurs sont les plus anciens mais surtout les plus répandus au sein du parc nucléaire français. En effet, 32 des 56 réacteurs nucléaires du pays sont des réacteurs de 900 MW.

La crainte d’un problème global à l’ensemble de ces centrales inquiète donc les acteurs du marché. Si le problème venait à toujours plus se développer, la production nucléaire serait fortement mise à mal.

Y aura-t-il un impact sur l’approvisionnement électrique ?

L’estimation de la production annuelle nucléaire d’EDF avait déjà diminué pour atteindre 300 à 330 TWh le 11 février. Il était auparavant prévu que les centrales nucléaires produisent 340 à 370 TWh au cours de l’année 2022.

Il est estimé que les 9 réacteurs aujourd’hui à l’arrêt représente une puissance cumulée de 11,9 GW.

Aujourd’hui, on parle d’une production nucléaire affaiblie, qui s’élèverait entre 295 et 315 TWh. Si de nouveaux réacteurs sont mis à l’arrêt dans les mois à venir, ce chiffre pourrait encore diminuer.

Le nucléaire : la solution française pour atteindre l’indépendance énergétique

Ces annonces interviennent alors que l’énergie nucléaire apparaît pour le gouvernement français comme une des solutions pour assurer l’indépendance énergétique du pays.

Le président Macron a en effet annoncé en février 2022 un plan de relance du nucléaire. Celui-ci prévoit la construction de 6 nouveaux EPR, ainsi que de 8 autres en étude. Ils doivent permettre d’augmenter la production nucléaire française de 26 GW chaque année.

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