Cette semaine, nos experts vous analysent toute l’actualité sur le marché de l’énergie à la date du 18 août 2023.
Marché du gaz
La semaine a été mouvementée pour le marché du gaz marqué par une hausse de 6,5 % sur le CAL24.
Effectivement, les craintes de grève en Australie s’intensifient car les syndicats et les entreprises ne parviennent toujours pas à trouver un accord. Ce n’est pas négligeable puisque les plateformes australiennes de GNL des multinationales Woodside et Chevron contribuent collectivement à hauteur de 10 % de la part du marché mondial du GNL.
Bien que les médias aient annoncé des « progrès positifs » entre les deux parties la semaine dernière, le marché gazier a néanmoins enregistré une augmentation soudaine. Ce, à la suite de l’annonce d’une plainte déposé par les syndicats pour manquement à la sécurité. Dans ce contexte, l’Asie et principalement la Chine pourraient une fois de plus jouer un rôle important en faisant monter les enchères pour le GNL, comme cela s’est produit par le passé. C’est d’autant plus le cas que le fournisseur principal de la Chine est l’Australie. Par conséquent, les prix pourraient à nouveau connaître une hausse significative à court terme dans ce marché fortement volatil.
Sur le vieux continent, la barre symbolique fixée par l’Union Européenne pour un stockage à 90 % est atteint avec plus de 8 semaines d’avance.
Théoriquement, si l’hiver ne connait pas de températures extrêmes, les réserves sont capables de couvrir un tiers de la demande en gaz. Par conséquent, il faut rester vigilent aux aléas climatiques de plus en plus fréquents pouvant perturber le marché.
Clément TUFFERY, Analyste Pricing
Marché de l’électricité
Étant corrélé au gaz, le CAL24 du marché de l’électricité affiche également une légère hausse de 3 % cette semaine.
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Comme pressentit la semaine dernière, la canicule qui traverse la France affecte la production nucléaire en haussant la température des cours d’eau. Les températures devraient atteindre 42°C mardi et mercredi et la reprise d’activité de la centrale de Golfech 2 (1,3 GWh) sera repoussée de 6 jours. La vague de chaleur actuelle perturbe également la production de BUGEY 4 (880 MW) et CATTENOM 2 (1,3 GW).
En contrepartie, l’énergie solaire a enregistré à nouveau des niveaux de production journalière élevés, comme observé dimanche dernier avec une production atteignant 12,1 GW. Dans l’ensemble, la production solaire devrait demeurer supérieure de 26 % à la moyenne saisonnière jusqu’à mercredi, grâce à des conditions météorologiques exceptionnellement favorables.
Marché du pétrole
Les fortes augmentations des cours du pétrole depuis juillet ont marqué une période de stagnation récemment. Le BRENT, l’indice pétrolier Européen, a échoué à franchir la barrière annuelle à 87 $ et est depuis en léger repli. Cela marque la fin des sept semaines consécutives de hausses.
Ce coup d’arrêt est principalement attribuable à des facteurs macroéconomiques.
En tête de liste, le ralentissement continu de la croissance économique en Chine suscite des inquiétudes quant à une possible crise immobilière. Dans le but de stimuler son économie, le gouvernement chinois a de manière inattendue réduit à nouveau ses taux d’intérêt.
Parallèlement, le marché financier et les investisseurs attendent la décision de la FED concernant les taux d’intérêt aux États-Unis. Une nouvelle hausse de ces taux pour lutter contre l’inflation, couplé avec la puissance du dollar vont exercer une pression baissière sur les prix du pétrole.
Les prix du brut vont avoir du mal à poursuivre l’accélération haussière malgré la volonté de l’OPEP de maintenir des prix élevés, car les deux plus grandes économies de la planète présentent des difficultés économiques.
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