Bruno Lemaire, ministre de l’Économie et des Finances, a annoncé une nouvelle hausse des tarifs réglementés de vente d’électricité (TRVE) au 1ᵉʳ février 2024 : +8,6 % à +9,8 %.
Tarifs réglementés de vente d’électricité (TRVE) : définition
Le tarif réglementé de vente d’électricité, également connu sous le nom de Tarif Bleu d’EDF, représente le prix fixé par le gouvernement. Malgré les taxes qui s’y ajoutent, il demeure la forme tarifaire la plus courante en France.
Avant l’ouverture du marché de l’énergie à la concurrence en 2007, EDF détenait le monopole de fournisseur d’électricité en France. Cela impliquait l’application d’un tarif unique imposé par l’État, connu sous le nom de tarif réglementé.
Avec l’ouverture du marché, de nouveaux fournisseurs d’électricité ont émergé, proposant leurs propres tarifs appelés « offres de marché ». Souvent plus compétitives, ces offres se caractérisent par des prix inférieurs, exprimés en pourcentage de réduction par rapport aux tarifs réglementés. En pratique, les prix proposés sont toujours « X% moins chers » que ceux de l’opérateur historique.
Une hausse des tarifs réglementés de vente d’électricité
La CRE propose une hausse exceptionnelle des TRVE à partir du 1er février 2024, soit entre +8,6 % et +9,8 %. Bruno Lemaire, ministre de l’Économie et des Finances, a annoncé cette augmentation des prix réglementés de l’électricité pour le même jour.
La Commission de régulation de l’énergie (CRE) ajuste les tarifs réglementés de l’électricité deux fois par an, à la hausse ou à la baisse. La fin du bouclier tarifaire en 2022 crée une situation délicate pour la CRE, qui doit rattraper les coûts face aux tarifs gelés. Cette hausse s’explique par l’accroissement des taxes et des coûts d’approvisionnement. Tous les fournisseurs doivent répercuter cette augmentation pour éviter des difficultés financières. Cependant, selon le contrat, la modification tarifaire n’interviendra pas simultanément.
Fin du Bouclier Tarifaire et impact sur les factures d’électricité
Initialement prévu pour prendre fin en décembre 2023, le bouclier tarifaire sera finalement maintenu jusqu’en février 2025. Dans le cadre de cette prolongation, le gouvernement avait considérablement réduit la Taxe Intérieure de Consommation Finale sur l’Électricité (TICFE) à un euro par mégawatt-heure, comparé aux 32 euros par mégawatt-heure antérieurs à la crise.
Au total, l’État a pris en charge 37 % des factures d’électricité. Cette taxe connaîtra une augmentation progressive, passant à 21 euros à partir du 1ᵉʳ février 2024, pour ensuite être complètement rétablie en février 2025, marquant un retour à la normalité.
Pour illustrer l’impact concret de cette évolution, voici quelques exemples de variations de factures pour des établissements au Tarif Réglementé de Vente (TRV) et en offre de marché :
- Une boulangerie au TRV (consommation de 90 MWh, offre TRV HPHC) : +116 euros par mois.
- Un restaurant au TRV (consommation de 30 MWh, offre TRV HPHC) : +39 euros par mois.
- Une boulangerie en offre de marché (consommation de 90 MWh, au-dessus de 36 kVA) : baisse de facture de 683 euros par mois malgré la hausse de fiscalité de 150 euros par mois, grâce à la baisse du prix de marché.
- Un restaurant en offre de marché (consommation de 30 MWh, au-dessus de 36 kVA) : baisse de facture de 240 euros par mois malgré la hausse de fiscalité de 50 euros par mois.
Source : Economie.gouv.fr