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Hebdo de l’énergie : l’actualité des marchés du 09 février 2024

Hebdo de l'énergie

Nos experts vous présentent leur analyse complète de toute l’actualité sur les marchés de l’énergie à la date de clôture du 09 février 2024.

 

Marché de l’électricité

Les prix du CAL 25 s’apprêtent à franchir la barre des 75€ /MWh

Prix de l'électricité au 09/02/2024
Prix de l’électricité au 09/02/2024


Cette 6ème semaine de l’année 2024 témoigne d’une baisse des prix sur les marchés de gros de l’électricité. En effet, depuis le début du mois de février, les prix de gros ont baissé entre les deux bornes du corridor de prix évoqué la semaine précédente : entre 75 €/MWh et 80 €/MWh. Le contrat CAL 25 Baseload clôture cette semaine juste au-dessus des 75 €/MWh.

On observe alors une baisse de –4,51 €/MWh en une semaine sur le contrat CAL 25 Baseload en clôturant ce vendredi 9 février à 75,32 €/MWh (soit une baisse significative de –5,65 % par rapport au vendredi 2 février). Les prix des contrats à plus long terme suivent la même tendance : les contrats CAL 26 Baseload et CAL 27 Baseload évoluent respectivement de –4,24 % et de –3,86 %.


 
 
 

Dispositif post-ARENH et souveraineté énergétique

Le ministre de l’Industrie et de l’Énergie a déclaré ce dimanche 11 février l’intention du gouvernement français de présenter une nouvelle loi sur le mix énergétique et la régulation post-ARENH d’ici la fin de l’année. Un accord a été discuté proposant de vendre la production atomique à un prix moyen de 70 €/MWh pour la période 2026-2040. Il introduit une taxe sur la vente de production nucléaire au-delà de certains seuils de prix, visant à financer l’entretien du parc nucléaire d’EDF. Cette réforme s’inscrit dans un contexte de « vraie frilosité » gouvernementale, selon certains experts, due aux incertitudes autour des seuils de prix et des potentiels impacts sur les revenus d’EDF et les prix pour les consommateurs. L’objectif est de trouver un compromis permettant de préserver la souveraineté énergétique de la France tout en assurant une transition énergétique équitable et durable. 


Incendie sur une centrale nucléaire 

EDF a annoncé l’arrêt temporaire des réacteurs Chinon 3 et 4 suite à un incendie dans la partie non nucléaire de l’unité 3. Le réacteur 3 devrait redémarrer le 22 février, le 4 quant à lui devrait être remis en production plus tôt pendant la semaine. L’arrêt temporaire de ces unités pourrait entraîner une réduction de l’offre d’électricité sur le marché, ce qui, dans un contexte de demande constante ou croissante, pourrait conduire à une augmentation des prix de l’électricité à court terme. 

À long terme, cet incident pourrait inciter à repenser la stratégie énergétique nationale, en mettant l’accent sur la diversification des sources d’énergie, l’amélioration de la sécurité et de la maintenance des installations nucléaires, et le renforcement de la résilience du réseau électrique face aux imprévus. Pour ainsi poursuivre sur cette stratégie, une annonce a été faite le 9 février indiquant le lancement d’une alliance industrielle pour les petits réacteurs (SMR). Cette initiative vise à accélérer le déploiement de cette technologie prometteuse pour décarboner l’industrie et elle marque un retour en grâce du nucléaire tout en renforçant la coopération européenne. Les SMR sont plus petits, flexibles, et moins coûteux que les réacteurs conventionnels et peuvent remplacer les centrales fonctionnant aux énergies fossiles. Cette alliance pourrait donc avoir un impact significatif sur le marché de l’énergie en France en favorisant une transition vers des sources d’énergie décarbonées. 


Baisse de la consommation énergétique en France 

La France a marqué une transition énergétique notable en 2023, témoignant d’une réduction significative de sa consommation électrique, retombant à des niveaux observés au début des années 2000. Cette tendance à la baisse, enregistrant une diminution de -3,2% par rapport à l’année précédente, souligne un changement profond dans les habitudes de consommation et les politiques énergétiques nationales. 

La baisse de la consommation électrique est attribuée à plusieurs facteurs tels que les initiatives de sobriété énergétique qui comprennent la réduction du chauffage, l’utilisation optimisée des heures creuses et l’adaptation aux prix élevés de l’électricité, exacerbés par l’inflation. Deux augmentations majeures des tarifs de l’électricité en 2023, de 15% en février suivies de 10% en août, ont également incité à une consommation plus prudente. 


Focus sur la disponibilité nucléaire 

La disponibilité du parc nucléaire français a légèrement augmenté à 48,8 GW ce 6 février (+0,1 GW), mais reste une nouvelle fois inférieure de 2,3 GW aux prévisions d’EDF. EDF ajuste ses prévisions pour les prochains mois, anticipant une capacité disponible de 50,3 GW la semaine suivante, avec une moyenne de 48,1 GW en février et 46,4 GW en mars.


Conclusion sur le marché de l’électricité

Le bilan électrique 2023 de RTE vient d’être publié. Ce dernier illustre une amélioration significative de la situation en France par rapport à 2022 :

– La baisse des consommations d’électricité en 2023 s’est confirmée 

– La production totale d’électricité a augmenté de 11 % (494,3 TWh) avec des niveaux records pour l’éolien et le solaire

– La France est redevenue exportatrice nette d’électricité 

Les prix de l’électricité sur les marchés de gros ont significativement baissé sous l’effet de la diminution des tensions sur la sécurité d’approvisionnement. Les prix spot sont passés en moyenne de 276 €/MWh à 97 €/MWh entre 2022 et 2023. 

Malgré l’incident recensé sur la centrale nucléaire de Chinon, les acteurs du marché semblent partager un certain optimisme sur l’état de santé du réseau électrique. Les niveaux de prix pourraient continuer à diminuer sur le marché spot et les marchés à terme en raison de l’amélioration des déterminants de l’équilibre offre-demande. Le corridor de prix dans lequel évolue le CAL 25 Baseload depuis mi-janvier pourrait être dépassé à la baisse dans les jours à venir.

 
 
 

Marché du gaz

Un marché sous la barre symbolique des 30€ le MWh

Prix du gaz au 09/02/2024
Prix du gaz au 09/02/2024
 

Cela fait un peu plus de 2 ans que le PEG CAL +1 n’était pas descendu en dessous de la barre des 30€/MWh ! Malgré les inquiétudes que nous connaissions dernièrement au sujet de l’approvisionnement en GNL, les températures clémentes ainsi que le fort taux de renouvelables ont permis aux différents produits gaziers de s’affaiblir sur cette dernière semaine.

En autres, les calendaires ont subi une légère baisse sur la semaine précédente. Le PEG CAL 2025 par exemple, a subi une réduction de 3,26€, pour clôturer à 28,84€/MWh ce vendredi 9 février 2024.

L’UE doit-elle se reposer sur le GNL ? 

La hausse de la production de GNL, depuis maintenant deux ans, a permis de compenser considérablement les pertes russes. Cependant, plusieurs limites subsistent autour de l’investissement sur cette énergie. Dans un premier temps, comme nous l’avions expliqué lors de précédentes analyses, l’impact environnemental de cette énergie est non négligeable. La banque britannique Barclays par exemple, a annoncé récemment stopper le financement direct des nouveaux projets pétroliers et gaziers des clients du secteur de l’énergie. Toutes ces décisions prises par les différents acteurs énergétiques rendent donc l’avenir du GNL compromis.

Dans un second temps, les pays européens n’importent pratiquement plus de gaz russe via pipeline, mais consomment toujours du GNL russe. A ce sujet, le nouveau projet russe Artic LNG 2 est susceptible de subir de nouveaux retards car les sanctions occidentales liées à la guerre en Ukraine rendent incertaine l’installation d’une troisième unité de liquéfaction. Enfin, une hausse de la demande chinoise de GNL est attendue prochainement. Leurs importations chinoises de gaz naturel liquéfié pourraient retrouver leur niveau record de 81 millions de tonnes deux ans après la chute causée par la crise du Covid.

Les acheteurs chinois, signant de nombreux contrats à long terme, pourraient donc perturber à termes l’équilibre offre/demande du GNL.

L’hydrogène vert, une solution fiable pour remplacer progressivement le gaz ?

Cette énergie se démocratise au fur et à mesure qu’il devient compliqué de produire du gaz en grande quantité. En Normandie par exemple, la société canadienne SAF+ pourrait construire dès 2030 une usine utilisant l’hydrogène pour produire du carburant d’aviation durable. D’ici 2025, l’hydrogène vert pourrait coûter moins cher que le gaz naturel dans certains pays, ce qui permettrait donc d’atténuer les pressions sur le gaz. 

Conclusion sur le marché du gaz

A court terme, nous pouvons conclure que la tendance est plutôt baissière sur le marché du gaz. Des stocks de gaz confortables, associés à un approvisionnement norvégien assez stable, nous permettent de tirer cette conclusion. 

A moyen terme, l’avenir du GNL toujours incertain ne nous pas permet pas forcément d’être optimiste quant aux fluctuations de gaz. Les tendances sont donc légèrement à la hausse, si aucune solution n’est trouvée. 

A plus long terme, des alternatives sont trouvées comme l’hydrogène vert par exemple, ce qui pourrait soutenir la production du gaz, et donc réduire considérablement la volatilité sur le marché. 

 

Le blog Capitole Énergie

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