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Hebdo de l’énergie : l’actualité des marchés du 28 février 2025

Des graphiques et des diagrammes affichent les tendances du marché de l'énergie accompagnés du texte : « Actualité du marché de l'énergie : Que s'est-il passé sur le marché du gaz et de l'électricité cette semaine ? Clôture des prix au 28 février 2025.

Nos experts vous présentent leur analyse complète de toute l’actualité sur les marchés de l’énergie à la date de clôture du 28 février 2025.

Marché de l'électricité

Un hiver plus doux, un marché sous contrôle

Graphique illustrant les fluctuations des prix de l'électricité (€/MWh) de janvier 2024 à avril 2025, reflétant l'actualité marché énergie. Contrat Les prévisions de base pour 2026, 2027 et 2028 sont projetées à 63,17, 59,53 et 61,85 €/MWh respectivement.

L’Europe bénéficie d’un hiver plus doux que prévu, ce qui impacte directement la consommation électrique. En France, la demande de pointe recule légèrement à 67,6 GW, tandis que la consommation journalière moyenne s’établit à 59,3 GW, soit une baisse de 0,4 GW par rapport aux estimations et de 2,7 GW en dessous des normales saisonnières. Cette situation est attribuable aux températures modérées, qui restent cependant légèrement inférieures aux moyennes saisonnières.

Dans un contexte énergétique tendu, cette diminution de la demande est une bonne nouvelle pour la stabilité du réseau et pour le marché de l’électricité. L’Europe, qui sort progressivement de la période de chauffage, pourrait ainsi voir un ralentissement des tensions sur ses infrastructures énergétiques. Toutefois, cette accalmie pourrait être de courte durée si des épisodes de froid tardifs venaient perturber cette tendance.

À la une

Allemagne : la CDU promet une énergie moins chère

La victoire de la CDU/CSU aux élections législatives allemandes marque un tournant dans la politique énergétique du pays.

Avec 28,5 % des voix, l’alliance dirigée par Friedrich Merz, probable futur chancelier, promet une baisse des prix de l’électricité grâce à une réduction des taxes sur les redevances de transport.

Une bonne nouvelle pour les consommateurs et les entreprises, alors que l’Allemagne cherche à stabiliser son approvisionnement énergétique après des mois d’incertitude.

Le parti mise sur la construction rapide de 50 centrales à gaz pour garantir la transition vers une énergie plus propre, tout en confirmant l’élimination progressive du charbon d’ici 2038.

Toutefois, cette sortie ne pourra se faire sans alternatives solides, un pragmatisme assumé par la CDU, qui refuse la fermeture précipitée des centrales existantes avant leur remplacement effectif.

Sur le plan structurel, l’accent sera mis sur l’expansion du réseau électrique, essentielle à la transition verte. La CDU maintient par ailleurs la zone de prix unique allemande, malgré des pressions pour une régionalisation des tarifs.

Après une année de blocage politique sous la coalition SPD-Verts-FDP, cette nouvelle ère pourrait enfin donner un cap clair à la politique énergétique du pays, sous l’œil attentif des marchés et des acteurs européens.

Les tendances électricité de la semaine par notre expert

L’Europe ajuste sa stratégie énergétique

La Commission européenne se mobilise pour redonner de l’élan à son industrie sidérurgique, un secteur stratégique menacé par la flambée des coûts énergétiques, la décarbonation et les barrières commerciales américaines. À partir du 4 mars, Ursula von der Leyen réunira producteurs, fournisseurs et acheteurs d’acier pour esquisser un plan d’action visant à renforcer la compétitivité du secteur. L’exécutif européen entend notamment faciliter l’accès à une énergie abordable et propre, en promouvant les contrats d’achat d’électricité à long terme et en soutenant l’hydrogène bas-carbone. En toile de fond, les tarifs douaniers américains de 25 % sur l’acier inquiètent Bruxelles, qui craint un afflux massif de surproduction vers le marché européen et réfléchit à un dispositif durable pour contrer cette menace.

Outre-Manche, le Royaume-Uni s’apprête à réduire drastiquement son recours au gaz dans la production d’électricité, visant une part inférieure à 5 % d’ici 2030. Toutefois, le gouvernement admet que son utilisation pourrait perdurer jusqu’en 2040, voire au-delà, en cas d’absolue nécessité.

Enfin, la Suède accélère sur le nucléaire. Vattenfall ambitionne de lancer la construction d’un nouveau réacteur en 2029, avec une mise en service à l’horizon 2035, contribuant ainsi à l’objectif gouvernemental d’ajouter 2,5 GW de capacité nucléaire. Entre grandes infrastructures et petits réacteurs modulaires, la décision finale dépendra des financements et des régulations européennes.

– Helder FARIA RUBIO, 

Responsable Vente Indirecte et Partenariats chez Capitole Energie

 

Marché du gaz

Un marché sous tension, entre stocks bas et incertitudes

Le graphique linéaire illustrant les prix du Gaz FR PEG de janvier 2024 à avril 2025 révèle les tendances du marché : Cal 26 fluctue, Cal 27 reste stable et Cal 28 montre une légère tendance à la hausse, reflétant l'actualité du marché de l'énergie en février 2025.

Le marché européen du gaz naturel continue de connaître de fortes fluctuations. Cette volatilité reflète un marché sous tension, où l’offre peine à se stabiliser face aux incertitudes sur les approvisionnements et les stocks.

Les réserves de gaz de l’UE, actuellement à 40 %, atteignent leur plus bas niveau depuis le début du conflit en Ukraine, forçant l’Europe à renforcer ses importations de GNL. D’ici l’hiver 2025, l’UE devra sécuriser 260 cargaisons supplémentaires pour reconstituer ses stocks, ce qui pourrait peser sur les prix et accentuer la concurrence avec l’Asie.

Le retour du gaz russe semble définitivement compromis, les grands énergéticiens ayant signé des contrats à long terme avec d’autres fournisseurs. Toutefois, selon certains experts, des volumes modestes pourraient revenir sur le marché européen si les prix s’effondraient ou si la demande augmentait brusquement.

À la une

Gaz naturel : l’UE renforce son bouclier pour l’Ukraine

La Commission européenne renforce son soutien à l’Ukraine avec un nouveau plan visant à sécuriser son approvisionnement énergétique.

Face à des stocks de gaz historiquement bas et une infrastructure fragilisée par la guerre, Bruxelles mobilisera des fonds européens pour garantir des réserves suffisantes et accélérer l’intégration du marché ukrainien de l’électricité à celui de l’UE. L’objectif est ambitieux : une interconnexion totale d’ici 2027, conditionnée au respect des engagements réglementaires de Kyiv.

Au-delà de la simple survie énergétique, ce plan mise sur l’avenir : les investissements dans les énergies renouvelables doivent permettre une hausse de 25 % de la production électrique, avec 1,5 GW supplémentaires. Depuis l’invasion russe, l’UE a déjà injecté plus de 2 milliards d’euros pour renforcer la résilience du système énergétique ukrainien, rétablir 1,8 GW de capacité thermique et accroître la capacité d’importation d’électricité.

Ce soutien s’inscrit dans une dynamique plus large : la Commission prévoit de publier, le 26 mars, une feuille de route pour éliminer toute dépendance aux importations énergétiques russes d’ici 2027.

Un cap stratégique, dicté par la nécessité de garantir la sécurité énergétique de l’Europe et de son allié ukrainien.

Les tendances gaz de la semaine par notre expert

GNL, pétrole, gaz : l’énergie sous tension

Le marché mondial du gaz naturel liquéfié (GNL) s’apprête à connaître une montée en puissance spectaculaire d’ici 2040, avec une demande en hausse de 60 %, portée par l’appétit énergétique croissant de la Chine et de l’Inde. Shell prévoit une consommation atteignant jusqu’à 718 millions de tonnes, bien au-delà de ses estimations précédentes. Pourtant, malgré une offre en expansion – 170 millions de tonnes supplémentaires attendues d’ici 2030 – l’incertitude plane sur la mise en service des nouveaux projets. Pendant ce temps, l’Europe et le Japon, toujours dépendants du GNL pour sécuriser leur transition énergétique, devront composer avec une concurrence accrue et des exportateurs en déclin comme l’Algérie et l’Indonésie.

Face à ces défis, la Commission européenne veut prolonger la réglementation sur le stockage du gaz jusqu’en 2027. Si cette extension vise à garantir la sécurité d’approvisionnement, certains États membres dénoncent des obligations rigides qui faussent le marché et gonflent artificiellement les prix estivaux.

Sur le front pétrolier, les sanctions américaines contre l’Iran ont propulsé les cours, le Brent franchissant 74,89 dollars le baril. Mais la reprise imminente des exportations irakiennes via la Turquie et les tergiversations de l’OPEP+ sur l’augmentation de l’offre en avril ajoutent une dose d’incertitude. Entre tensions géopolitiques et ajustements stratégiques, le marché de l’énergie reste suspendu à un équilibre fragile.

– Helder FARIA RUBIO

Responsable Vente Indirecte et Partenariats chez Capitole Energie

Energie verte

Zoom sur l'énergie verte

Transition énergétique : freinage brutal ou simple pause ?

L’Allemagne amorce un virage politique qui ne sera pas sans conséquences sur sa transition énergétique. Avec la victoire de Friedrich Merz et de la CDU/CSU, le pays risque de ralentir l’expansion des énergies renouvelables, notamment pour garantir la viabilité économique des infrastructures existantes et permettre aux technologies de stockage de rattraper leur retard. La politique énergétique pourrait être reléguée au second plan au profit de priorités comme la sécurité et la compétitivité économique, même si les engagements en faveur d’un mix énergétique composé à 80 % de renouvelables d’ici 2030 restent officiellement en place. Merz affiche une prudence notable, notamment sur la sortie du charbon, et mise sur la construction de centrales à gaz, sans contrainte explicite sur l’intégration de l’hydrogène.

Dans ce contexte, les perspectives européennes en matière d’éolien sont inquiétantes. L’UE n’atteindra pas son objectif de 425 GW de capacité installée d’ici 2030, faute de nouveaux projets suffisants et de goulets d’étranglement liés au réseau. En 2024, seuls 12,9 GW ont été installés, bien en deçà des 36 GW annuels nécessaires pour tenir la cadence. Malgré des efforts de certains pays comme l’Allemagne, qui a ajouté 4 GW l’an dernier, l’accumulation des retards et les difficultés administratives compromettent les ambitions du plan REPowerEU.

Dans le même temps, les majors pétrolières réorientent leurs investissements. BP, Shell, Equinor, Orsted ou encore Repsol ont annoncé une réduction drastique de leurs engagements verts au profit des hydrocarbures. La priorité semble désormais donnée à la sécurité de l’approvisionnement et à la rentabilité immédiate, reléguant la transition énergétique au second plan. Ce revirement, accentué par la volatilité des marchés et l’instabilité géopolitique, pose la question de la viabilité à long terme de ces stratégies. Certains experts estiment néanmoins que les avancées technologiques et la pression sociale relanceront la décarbonation à l’horizon 2030-2035.

En France, le constat est lui aussi mitigé. Le pays n’a pas atteint ses objectifs annuels en matière de solaire et d’éolien terrestre, avec un retard notable sur les capacités installées. Le développement des projets se heurte à des lenteurs administratives et des difficultés d’intégration au réseau. Le retard est encore plus flagrant sur l’éolien offshore, où aucune nouvelle capacité n’a été ajoutée en 2024. Côté gaz vert, la production de biométhane reste loin des ambitions fixées pour 2030.

Ainsi, si la transition énergétique se poursuit, elle semble aujourd’hui entravée par des considérations économiques et géopolitiques, freinant l’élan des dernières années. La question centrale reste de savoir si cette phase de ralentissement n’est qu’un passage à vide avant une relance plus robuste, ou le début d’un revirement plus durable.

– Helder FARIA RUBIO

Responsable Vente Indirecte et Partenariats chez Capitole Energie

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