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Hebdo de l’énergie : l’actualité des marchés du 06 septembre 2024

Silhouettes de deux personnes se serrant la main sur fond de pompes à pétrole avec du texte en français sur les actualités du marché de l'énergie et la clôture des prix le 6 septembre 2024.

Nos experts vous présentent leur analyse complète de toute l’actualité sur les marchés de l’énergie à la date de clôture du 06 septembre 2024.

Marché de l’électricité

Rebond timide après une semaine de chutes consécutives

Elec baseload évolution prix 6 septembre

Les contrats à terme sur l’électricité français ont rompu une série de presque sept jours de pertes grâce à une légère remontée des prix du gaz, apportant un répit aux marchés.

Le CAL25 a perdu 8% de sa valeur en une semaine suivi par le CAL26 et CAL27 avec des pertes respectives de 4,7% et 3,2%. Il faut remonter à début juin pour observer une baisse aussi importante (10%, 3% et 4% respectivement).

Fondamentalement, nous n’observons aucun changement majeur qui pourrait justifier cette baisse si ce n’est l’arrivée du temps frais et une baisse de demande de refroidissement.

Cette dynamique souligne une forte dépendance aux conditions climatiques pour les prix de l’électricité, tout en reflétant les effets d’une volatilité croissante sur les marchés de l’énergie en Europe.

Arrêt de l’EPR : l’ASN identifie une erreur humaine

L’arrêt inattendu de l’EPR à Flamanville a récemment fait l’objet d’une analyse approfondie par l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN).

Selon le rapport publié, cette interruption, qui a eu des répercussions significatives sur le fonctionnement de l’EPR, est principalement attribuée à une erreur humaine.

L’ASN souligne que cette défaillance résulte de plusieurs facteurs combinés, notamment des lacunes dans les procédures internes et une gestion inappropriée des opérations.

Le rapport révèle que les erreurs humaines ont joué un rôle central dans cet incident complexe. Il met en lumière l’importance cruciale de la rigueur dans la gestion des processus techniques et des protocoles de sécurité au sein des installations nucléaires.

En effet, les systèmes nucléaires modernes sont extrêmement sophistiqués et nécessitent une vigilance constante ainsi qu’une formation adéquate du personnel pour garantir leur bon fonctionnement.

L’ASN appelle à une révision des pratiques et des procédures afin de prévenir de telles erreurs à l’avenir. L’autorité insiste sur la nécessité de renforcer les mesures correctives et de garantir une supervision rigoureuse pour maintenir la sécurité et l’efficacité des installations nucléaires.

Cette situation illustre les défis continus auxquels le secteur nucléaire est confronté, notamment en matière de formation du personnel et de gestion des risques.

 

L’analyse électricité de notre expert

Tensions et avancées en Europe et au Moyen-Orient

En Espagne, la production d’électricité a légèrement baissé en août (-0,5 %), mais le solaire gagne en importance dans le mix énergétique. En Italie, les fonderies demandent un prix unique de l’électricité à l’échelle européenne pour limiter l’impact des coûts élevés, soulignant les défis d’une harmonisation énergétique en Europe. 

La Pologne prévoit d’investir 14 milliards d’euros dans une centrale nucléaire d’ici 2030, illustrant sa volonté de diversifier ses sources énergétiques et de réduire sa dépendance au charbon. En France, la production nucléaire a augmenté de 20 % en août, renforçant sa contribution à l’approvisionnement énergétique du pays. 

Au niveau européen, la Commission s’inquiète des risques de sécurité énergétique, notamment liés à la dépendance au gaz naturel liquéfié (GNL). Enfin, les Émirats arabes unis ont mis en service la première centrale nucléaire du monde arabe, marquant une étape clé pour la région dans la transition énergétique. 

Ces développements reflètent les défis et opportunités liés à la transition énergétique, entre diversification des sources, sécurité d’approvisionnement et compétitivité industrielle.

– Helder FARIA RUBIO, 

Responsable Pricing et Vente Indirecte chez Capitole Energie

 

Marché du gaz

Chaleur, pannes et incertitudes : le marché du gaz en ébullition

évolution prix gaz au 6 septembre .jpg

Le contrat de référence français pour l’année 2025 a chuté de 5,8% durant la dernière semaine. Pour ce qui est du CAL26 et CAL27 la baisse a été respectivement de 5% et de 4,4%. 

Les fondamentaux restent stables avec des stocks de gaz en Europe à 93%, surpassant l’objectif de 90 % fixé pour novembre, et une offre qui semble maitrisée avec des flux constants en provenance de Russie et de la Norvège. 

La nervosité persistante concernant les pannes en Norvège et l’appel d’offre surprise de l’Egypte pourraient expliquer le léger rebond observé en fin de semaine qui a mis fin à une chute très abrupte. A noter que le gaz a perdu environ 10% de sa valeur en 3 semaines.

Expansion du GNL : capacité nord-américaine x2 d’ici 2028

Selon l’EIA, la capacité de production de GNL en Amérique du Nord devrait doubler d’ici 2028.

Cette croissance est principalement attribuée à la demande croissante de GNL à l’international et aux efforts des États-Unis et du Canada pour accroître leur rôle en tant que fournisseurs globaux.

Les États-Unis, en particulier, sont en train de renforcer leur infrastructure de GNL, avec plusieurs projets d’expansion en cours qui visent à augmenter leur capacité d’exportation.

Cette augmentation de capacité est une réponse à la demande élevée venant de marchés clés comme l’Europe et l’Asie, où le GNL est perçu comme une alternative plus propre au charbon et au pétrole.

Cette expansion pourrait avoir des répercussions notables sur les prix du GNL, influençant ainsi les marchés mondiaux. Elle pourrait également redéfinir les dynamiques géopolitiques en matière d’énergie, avec les États-Unis se positionnant comme un acteur stratégique majeur dans le domaine de l’énergie.

Les acteurs du marché et les décideurs devront surveiller de près ces développements pour ajuster leurs stratégies économiques et énergétiques en conséquence

 

L’analyse gaz de notre expert

L’Égypte et l’Azerbaïdjan, clés de la sécurité énergétique européenne

Les développements du marché de l’énergie mettent en lumière les tensions croissantes autour des approvisionnements en gaz naturel liquéfié (GNL) et les impacts géopolitiques sur la sécurité énergétique. La Commission européenne a lancé une consultation pour évaluer les risques liés à la sécurité énergétique, notamment ceux associés aux importations de GNL, alors que l’Europe cherche à diversifier ses sources.

Le marché du GNL se resserre davantage avec la perspective de l’appel d’offres d’hiver en Égypte, qui pourrait exacerber les tensions d’approvisionnement. L’Égypte, en tant que fournisseur clé, pourrait influencer les prix et la disponibilité du GNL sur le marché mondial. Dans le même temps, l’Azerbaïdjan cherche à prolonger les flux de gaz vers l’UE en transitant par la Russie, un mouvement stratégique pour éviter une paralysie énergétique en cas de perturbations dans d’autres routes d’approvisionnement.

En Espagne, la consommation de gaz continue de diminuer, reflétant une tendance à la baisse qui pourrait avoir des implications sur les besoins d’importation. Bien que les importations de GNL en Europe aient atteint un sommet de sept semaines, les mois à venir seront cruciaux pour surveiller l’évolution de ces dynamiques et leurs impacts sur la sécurité énergétique régionale.

– Helder FARIA RUBIO

Responsable Pricing et Vente Indirecte chez Capitole Energie

Rebond et réajustements : les dernières tendances du marché énergétique de la semaine

Les prix des EUA (unités d’émission de carbone) devraient rebondir plus tard que prévu, avec une reprise maintenant attendue pour 2026. Ce retard s’explique par une offre excédentaire persistante et des incertitudes réglementaires qui freinent la dynamique du marché du carbone.

Dans le même temps, les positions nettes courtes sur le carbone ont augmenté après un mois de pertes, indiquant une tendance à la vente parmi les investisseurs en carbone. Cette pression sur les positions courtes pourrait être liée à des ajustements stratégiques face aux fluctuations du marché.

L’importation de charbon en Europe a chuté à des niveaux pluriennaux bas en août. Cette diminution reflète une réduction continue de la demande européenne pour le charbon, probablement en raison de la transition énergétique vers des sources plus propres et de l’augmentation des coûts liés aux émissions.

En parallèle, les contrats à terme sur le charbon se sont récemment redressés, avec une hausse de 25 % en août. Cette reprise pourrait signaler une stabilisation temporaire du marché du charbon ou des ajustements spéculatifs.

Du côté des matières premières, le pétrole a baissé sous l’effet des inquiétudes concernant la Chine et l’OPEP, qui ont pris le pas sur les problèmes d’approvisionnement en Libye. Ce recul illustre l’impact des facteurs macroéconomiques globaux sur les prix du pétrole.

Enfin, les prévisions de baisse des taux par la BCE devraient dynamiser le marché des PPA (Power Purchase Agreements), favorisant ainsi les investissements dans les énergies renouvelables. Parallèlement, le développement de l’éolien offshore en Baltique se trouve à un tournant critique, soulignant l’importance stratégique de ce secteur pour l’avenir énergétique régional.

En résumé, la semaine a été marquée par des ajustements et des évolutions dans les marchés du carbone, du charbon, du pétrole et des énergies renouvelables, chacun influencé par des dynamiques économiques et géopolitiques variées.

– Helder FARIA RUBIO

Responsable Pricing et Vente Indirecte chez Capitole Energie

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