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Hebdo de l’énergie : l’actualité des marchés du 14 février 2025

Calculatrice et ordinateur portable sur un bureau avec un texte discutant des dernières mises à jour sur les marchés du gaz et de l'électricité pour la semaine se terminant le 14 février 2025, dans le cadre de la couverture de l'actualité marché énergie janvier 2025.

Nos experts vous présentent leur analyse complète de toute l’actualité sur les marchés de l’énergie à la date de clôture du 14 février 2025.

Marché de l'électricité

Electricité : une accalmie sous surveillance

Graphique linéaire illustrant les prix de base de l'électricité (€/MWh) de janvier à décembre pour les années 26, 27 et 28. Les prix fluctuent, avec un pic en décembre. Les prix de base contractuels sont indiqués ci-dessous. Restez informé de l'actualité marché énergie à l'approche de février 2025.

Après une période de turbulences, le marché de l’électricité en Europe amorce une correction, portée par la détente des prix du gaz et la perspective d’un possible cessez-le-feu en Ukraine. Le contrat Cal 26 s’échange plus bas depuis janvier, reflétant un certain soulagement des acteurs du marché. La récente baisse des tensions géopolitiques pourrait en effet limiter les pressions sur les prix de l’énergie, bien que la prudence reste de mise dans un contexte où la spéculation joue encore un rôle prépondérant.

Toutefois, la production éolienne demeure fragile, rendant les centrales à gaz indispensables pour stabiliser l’offre. La faiblesse du marché du carbone, qui s’est replié après une brève remontée technique, vient confirmer ce mouvement. Si la demande de pointe augmente, notamment en France avec une consommation attendue à 72,9 GW en raison de températures plus basses que la normale, le marché semble s’orienter vers une stabilisation, à condition que la météo et la géopolitique ne viennent pas à nouveau redistribuer les cartes.

À la une

Une reprise timide, portée par le vert

La demande d’électricité en Europe peine à retrouver son niveau d’avant 2022 et ne devrait s’en approcher qu’à l’horizon 2027, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

Avec une croissance annuelle moyenne de 1,7 %, la reprise est lente, freinée par les séquelles de la crise énergétique provoquée par la guerre en Ukraine et le ralentissement économique qui s’en est suivi. Pourtant, l’essor des énergies renouvelables apporte une lueur d’optimisme.

L’AIE souligne que cette croissance modérée de la demande sera plus que compensée par l’augmentation de la production d’électricité verte, qui devrait progresser de 7,2 % par an.

L’Allemagne, moteur du marché européen, illustre cette tendance : une demande en hausse de 1,2 % par an, totalement absorbée par l’essor de l’éolien et du solaire. À elle seule, la production solaire devrait bondir de 20 %, tandis que l’éolien grimperait de 9 %, permettant une réduction drastique de la dépendance au charbon (-16 %) et au gaz (-8 %).

La France, quant à elle, voit la part de l’éolien et du solaire dans son mix énergétique passer de 15 % à 20 % d’ici 2027, l’éolien s’apprêtant même à surpasser l’hydroélectricité. Grâce à la reprise du nucléaire, le pays maintient une forte dynamique d’exportation, après un record de 89 TWh en 2023. Pendant ce temps, l’Italie poursuit sa sortie du charbon, prévue pour 2028, tandis que l’Espagne, le Danemark et l’Irlande affichent des hausses de demande plus soutenues.

L’Europe amorce ainsi sa transition énergétique, mais la route vers une reprise robuste reste semée d’incertitudes.

Les tendances électricité de la semaine par notre expert

L’Europe de l’énergie sous tension

La Commission européenne a validé la taxe que la France souhaite imposer sur les revenus nucléaires d’EDF à partir de 2026. Cette décision, confirmée par une lettre de garantie adressée au gouvernement français, signifie que Bruxelles n’engagera pas d’enquête. Cette taxe, qui interviendra après l’expiration du dispositif Arenh, vise à réguler les revenus d’EDF en fonction de seuils définis par décret.

Pendant ce temps, la Finlandaise Fortum souligne la nécessité de prix énergétiques plus élevés pour stimuler les investissements. Son PDG, Markus Rauramo, met en avant la faiblesse des prix nordiques par rapport aux niveaux allemands et insiste sur l’importance des contrats d’achat à long terme (PPA) pour garantir la rentabilité des nouvelles capacités. Par ailleurs, Fortum explore le stockage hydroélectrique par pompage en Suède et évalue les perspectives du nucléaire.

En Italie, les modifications réglementaires proposées par Terna en matière de garanties d’expédition inquiètent les négociants en énergie. Ces nouvelles exigences pourraient multiplier par 16 les dépôts de garanties, mettant en péril les petits producteurs d’énergie et risquant d’entraîner une concentration du marché. Certains acteurs du secteur dénoncent une mesure excessive qui pourrait ralentir l’expansion des énergies renouvelables.

– Helder FARIA RUBIO, 

Responsable Vente Indirecte et Partenariats chez Capitole Energie

 

Marché du gaz

Gaz et GNL : entre incertitudes et arbitrages stratégiques

Un graphique linéaire illustrant l'actualité du marché de l'énergie de janvier 2024 à février 2025 affiche les prix du gaz (€/MWh) pour Gaz PEG Cal 26, Cal 27 et Cal 28, avec un pic pour Cal 26. Les prix de base des contrats pour 2026-2028 sont répertoriés ci-dessous.

Le marché européen du gaz traverse une phase de correction après des semaines de volatilité. Le contrat de référence TTF a plongé sous les 51 €/MWh, impacté par des prévisions météo plus clémentes et des discussions autour d’une possible exemption allemande sur les obligations de stockage de l’UE. Avec des réserves actuelles à 47 % de leur capacité, soit un niveau nettement inférieur à l’an dernier, Bruxelles maintient son objectif de 90 % avant novembre. Toutefois, la réticence de certains États à injecter massivement du gaz pose question, d’autant que l’Agence internationale de l’énergie alerte sur une pression haussière à venir.

Sur le marché du GNL, la compétition avec l’Asie s’intensifie. La demande chinoise, attendue en hausse de 5 à 6 millions de tonnes en 2025, pourrait compliquer l’approvisionnement européen, obligeant le Vieux Continent à payer une prime pour sécuriser ses cargaisons. Si la météo reste clémente et que Bruxelles trouve un compromis sur les stocks, les prix pourraient continuer à fléchir. Dans le cas contraire, une flambée reste probable, notamment en cas de regain de tensions géopolitiques ou de nouvelles perturbations sur les infrastructures ukrainiennes.

À la une

Vers un assouplissement des stocks ?

Eurogas, influent groupe de pression du secteur, presse Bruxelles de revoir ses objectifs jugés trop rigides.

En cause : l’obligation de remplir les stockages à 90 % d’ici le 1ᵉʳ novembre chaque année, une mesure adoptée après l’invasion de l’Ukraine pour sécuriser l’approvisionnement énergétique. Selon Eurogas, cette contrainte excessive alimente une demande saisonnière artificiellement gonflée, perturbe l’équilibre du marché et maintient des prix élevés.

Face à ces risques, le lobby gazier recommande un assouplissement des objectifs de remplissage et la suppression des étapes intermédiaires, permettant ainsi une meilleure flexibilité. Il plaide également pour une application adaptée aux spécificités de chaque pays, notamment ceux qui disposent d’alternatives comme le GNL ou le biométhane.

L’Italie s’est récemment jointe au débat en soutenant une réduction « raisonnable » des objectifs européens, redoutant un surcoût inutile. L’inversion des écarts saisonniers complique davantage la rentabilité du stockage.

Alors que les États membres doivent se réunir cette semaine pour discuter du mécanisme, la pression monte sur la Commission européenne pour réajuster une réglementation dont la rigidité pourrait bien se heurter à la réalité économique du marché gazier.

Les tendances gaz de la semaine par notre expert

Gaz russe : l’Europe à la croisée des chemins

Trois ans après le début du conflit en Ukraine, l’Union européenne peine toujours à couper le cordon énergétique avec la Russie. Selon une étude récente, les États membres ont importé pour 210 milliards d’euros d’énergie russe depuis 2022, dont près de 100 milliards rien que pour le gaz. Si les flux par gazoduc ont été divisés par deux, les importations de GNL russe, elles, ont progressé de 11 %, Moscou représentant désormais 31 % des approvisionnements européens en GNL. La France, en première ligne, a acheté 16,3 milliards de mètres cubes de GNL russe pour un total de 9 milliards d’euros et a facilité son exportation vers d’autres régions via ses ports.

Un possible accord de paix en Ukraine pourrait rouvrir les vannes du gaz russe vers l’Europe. Pourtant, les prix du gaz atteignent actuellement des sommets, poussant Bruxelles à envisager un plafonnement temporaire des prix pour préserver la compétitivité de ses industries. Cette mesure divise, certains y voyant un risque pour la stabilité des marchés énergétiques.

Sur le plan diplomatique, les discussions entre Donald Trump et Vladimir Poutine suscitent l’attention, certains évoquant une levée des sanctions sur le GNL russe en cas d’accord de paix. Si cela se concrétisait, la Russie pourrait débloquer des projets stratégiques comme Arctic LNG 2 et renforcer son influence énergétique. L’Europe joue donc une partie serrée entre indépendance énergétique, stabilité économique et pression géopolitique.

– Helder FARIA RUBIO

Responsable Vente Indirecte et Partenariats chez Capitole Energie

Energie verte

Zoom sur l'énergie verte

Transition énergétique : entre records et controverses

La transition énergétique en Europe avance à un rythme contrasté, entre records de production renouvelable, incertitudes réglementaires et défis économiques.

En Grèce, 2024 marque une année historique avec une production record de 24,8 TWh d’énergie éolienne et solaire, soit une hausse de 25 % sur un an. En ajoutant l’hydroélectricité et la bioénergie, la production totale d’énergies renouvelables atteint 28,5 TWh, surpassant le gaz naturel (20 TWh) et le lignite (3,2 TWh). Cette dynamique a permis à la Grèce de devenir exportatrice nette d’électricité pour la première fois depuis 2000. Avec une capacité installée de 13 GW en 2024 et une ambition de 28 GW d’ici 2030, Athènes confirme son engagement en faveur des renouvelables.

Pendant ce temps, en France, le gouvernement suscite la controverse en lançant une consultation sur la réduction des subventions aux panneaux solaires en toiture. Le ministère de l’Énergie envisage un décret pour réduire de 214 millions d’euros les aides aux petites installations photovoltaïques, au motif que leur contribution à la sécurité d’approvisionnement serait « modeste ». Cette décision, dénoncée par le Syndicat des énergies renouvelables (SER), intervient alors que la France comptait déjà 800 000 installations solaires sur toiture et que les énergies renouvelables ont généré 13,7 milliards d’euros de recettes publiques en 2023. Toutefois, avec la baisse des prix de l’électricité en 2024, elles auraient coûté 6 milliards d’euros à l’État.

En Finlande, les investissements verts peinent à décoller. En 2024, les nouvelles décisions d’investissement ont chuté de 64 %, passant de 39,6 milliards à 14,1 milliards d’euros, en raison d’un environnement économique incertain. Néanmoins, un rebond est attendu avec un record de 8,5 milliards d’euros de projets finalisés en 2025, principalement dans les centres de données et le chauffage urbain.

En Espagne, le marché de l’électricité connaît une mutation majeure avec une forte augmentation des heures de prix négatifs, attendues à 900 en 2025. Cette tendance s’explique par l’essor des capacités renouvelables et des restrictions d’exportation. Malgré la sortie programmée du nucléaire entre 2027 et 2035, aucun risque d’approvisionnement n’est anticipé, le gaz jouant un rôle clé dans la flexibilité du réseau.

Enfin, la Commission européenne hausse le ton contre 14 États membres, dont la France, pour leur retard dans l’adoption des règles énergétiques de l’UE. Faute de mise en conformité sous deux mois, ces pays s’exposent à des poursuites judiciaires. Un rappel à l’ordre qui illustre les défis persistants d’une transition énergétique européenne en quête d’harmonisation et de stabilité réglementaire.

– Helder FARIA RUBIO

Responsable Vente Indirecte et Partenariats chez Capitole Energie

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