Avec l’arrivée imminente de la fin du dispositif ARENH, à la date redoutée du 31 décembre 2025, l’inquiétude gagne du terrain chez de nombreux chefs d’entreprise.
Ce mécanisme, qui leur permettait jusqu’ici d’accéder à une part d’électricité nucléaire à un tarif régulé, vit ses derniers mois. Une page se tourne, et avec elle, un nouveau chapitre s’ouvre pour les acteurs économiques, contraints de repenser rapidement leur stratégie énergétique.
Dans un contexte de marchés volatils, de transition énergétique accélérée et d’enjeux de compétitivité toujours plus forts, cette échéance n’est pas anodine. Elle marque un tournant décisif pour les entreprises, qui devront s’adapter à un modèle entièrement exposé aux prix de marché. Une évolution structurelle qui nécessite anticipation, accompagnement et vision claire.
Benoit Vilcot, directeur général et co-fondateur de Capitole Energie, porte sa voix et amène des réponses pour le média Décision Achats.
Pour ce choc structurel, le compte à rebours est lancé
L’un des plus grands tournants du marché français de l’électricité depuis plus de dix ans (en réalité, 14 ans) se prépare.
Pour les acheteurs d’énergie, c’est une rupture nette : fini les volumes à prix régulé (42 €/MWh), place à un marché libéralisé, plus volatil et… in fine, plus complexe.
Décision Achats donne la parole à notre cofondateur, Benoit Vilcot, pour éclairer ce qui se joue. Voici ce qu’il faut retenir, en 5 citations clés.
Un environnement et un marché plus complexe
» Désormais, les entreprises vont se retrouver au même niveau que les acteurs expérimentés du marché de gros. » – analyse Benoit.
Porté par des dynamiques géopolitiques, climatiques et industrielles, le marché de l’électricité française entre dans une nouvelle ère : sans le filet protecteur de l’ARENH, les acheteurs doivent s’adapter à un environnement plus exposé. Cela implique de repenser leur approche : anticiper davantage, piloter de plus près, et miser sur la flexibilité pour faire de chaque évolution une opportunité.
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Des stratégies d’achat à repenser : vers plus de modularité
« On assiste à une courbe inédite où les prix futurs pour 2028 et au-delà repartent à la hausse, notamment sous l’effet attendu des besoins des data centers et de l’IA. » – met en garde notre directeur général.
Alors que les prix repartent à la hausse à l’horizon 2028-2030, les entreprises doivent activer les bons leviers (tels que les prix fixes, les prinx indexés, les contrats click & fix ou encore les achats en tranches) afin de mieux maîtriser le risque et d’adapter sa stratégie à leur profil.
Des fournisseurs qui s’adaptent, des acheteurs qui doivent suivre
« On voit apparaître des solutions plus flexibles, combinant des briques fixes et variables, voire du prix spot. Cette ouverture correspond aux standards anglo-saxons déjà en vigueur en Belgique ou au Royaume-Uni » – explique Benoit.
Privés de l’ARENH, les fournisseurs ouvrant la voie à de nouvelles opportunités… mais aussi à une complexité inédite. Pour garder la maîtrise, les acheteurs doivent suivre en continu la compétitivité de leur contrat.
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Efficacité énergétique : le nouvel allié stratégique
» L’absence de mécanisme de substitution pousse les entreprises à s’impliquer davantage dans des démarches de sobriété. « – ajoute-t-il.
La réduction de consommation d’énergie est un des leviers direct pour réaliser des économies tout en renforçant sa résilience. Audit complet, optimisation des puissances et mise en place de plans d’actions ciblés sont essentiels. Des dispositifs, tels que les Certificats d’Économie d’Énergie (CEE) viennent soutenir financièrement ces initiatives.
La direction générale entre dans la boucle
« Il s’agit presque d’une procédure KYC* appliquée à l’énergie, pour s’assurer que les solutions proposées soient en ligne avec la gouvernance de l’entreprise » – termine Benoit Vilcot.
L’énergie implique aujourd’hui toutes les sphères de l’entreprise, de la direction à la RSE, en passant par la finance. Pour répondre aux enjeux de performance économique, d’impact environnemental et de gestion durable des actifs, la première étape consiste à cartographier l’existant afin d’aligner les solutions proposées avec la gouvernance de l’entreprise.
* La procédure KYC (Know Your Customer) consiste à vérifier l’identité et les informations des clients pour prévenir les risques légaux. Appliquée à l’énergie, cela revient à analyser l’organisation d’une entreprise et de s’assurer que les solutions énergétiques proposées correspondent à ses besoins et à sa gouvernance.
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