Le nouveau cadre énergétique français jongle entre décarbonation, flexibilité, souveraineté : la feuille de route est claire…
D’ici 2035, la France va diviser par deux sa dépendance aux énergies fossiles.
L’électricité bas-carbone va devenir la norme : c’est un tournant stratégique pour le tissu économique français. Les entreprises qui anticipent ce basculement dès aujourd’hui sécurisent leur avenir : celles qui tardent risquent de voir leurs coûts exploser et leur accès aux marchés se restreindre.
Points clés à retenir
1 — Baisse massive des énergies fossiles
- La France réduit la part des énergies fossiles de 60 % à 30 % d’ici 2035.
- Basculement vers une électricité bas-carbone, qui devra représenter 39 % de la consommation finale.
2 — Un mix énergétique transformé : nucléaire + renouvelables
La production d’électricité décarbonée atteindra 640 TWh en 2035 (contre 390 TWh en 2022), avec :
Nucléaire : 360 à 400 TWh/an (60 % de la production),
Renouvelables : 270 à 320 TWh/an,
Hydroélectricité : 63,5 TWh/an.
3 — Modernisation des réseaux et électrification des usages
- Investissement d’Enedis : 5 milliards €/an d’ici 2032.
- Objectif : renforcer les réseaux, accompagner la mobilité électrique et améliorer la flexibilité du système.
4 — Transition industrielle et résilience climatique
La PPE s’aligne sur le PNACC-3 pour
- adapter les infrastructures,
- renforcer la résilience des zones industrielles,
- intégrer l’adaptation au changement climatique dans toutes les politiques publiques.
5 — Concertation et soutien public
La PPE est le fruit d’une concertation de 50 000 personnes.
Elle prévoit :
- des dispositifs d’aides aux entreprises, PME comprises
- modernisation des outils de production
- développement des filières locales d’EnR et sécurisation des approvisionnements.
🔦 Lumière sur les thèmes abordés dans cet article
Qu’est-ce que la PPE et quels sont ses objectifs ?
Le nouveau cap énergétique français
La Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) représente la feuille de route énergétique française pour les dix prochaines années. Elle constitue l’outil central de pilotage de la politique énergétique française. Pour sa troisième édition, ce document stratégique fixera un cap ambitieux : transformer en profondeur notre système énergétique d’ici 2035.
Cette nouvelle PPE se distinguera par son approche globale, intégrant pour la première fois une analyse détaillée des chaînes de valeur et un suivi précis de la consommation énergétique.
Fruit d’une concertation nationale sans précédent, associant consultation finale du public et débat parlementaire pendant quatre ans, la PPE 3 définira une trajectoire claire : diminuer la part des énergies fossiles de 60% à 30% d’ici 2035. Pour y parvenir, elle misera sur le développement des moyens de flexibilité et un contrôle renforcé des prix de l’énergie.
L’objectif ultime reste l’atteinte de la neutralité carbone en 2050, tout en garantissant aux entreprises françaises un approvisionnement énergétique fiable et compétitif. Cette ambition s’accompagne d’un engagement fort en faveur de la souveraineté énergétique nationale.
Quelle est la PPE actuelle ?
Bientôt adoptée au printemps 2025, la nouvelle programmation énergétique transformera presque radicalement notre approche de la transition. Il est attendu que le texte exige une augmentation massive de la production d’énergie décarbonée, passant de 390 TWh en 2022 à 640 TWh en 2035.
💡 Les modélisations techniques démontrent une accélération de l’électrification des usages, avec un objectif de 39% d’électricité bas carbone d’ici 2035.
Dans le domaine de l’éolien terrestre, le rythme d’installation se maintient au niveau actuel, tandis que l’éolien en mer vise une capacité de 18 GW en 2035. Le gouvernement mise également sur une forte progression du biogaz, avec des injections dans les réseaux atteignant 44 TWh en 2030.
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Objectifs et grandes ambitions de la France pour 2030-2035
Une adaptation industrielle ciblée
Le troisième Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC-3) comprendra près de 52 mesures et plus de 200 actions concrètes.
Sa visée ? Renforcer la résilience des infrastructures industrielles, en particulier dans les zones portuaires et les bassins industriels stratégiques, face aux impacts du changement climatique.
Le plan mettra l’accent sur l’intégration systématique des enjeux d’adaptation dans toutes les politiques publiques et les dispositifs d’aide aux entreprises.
Modernisation du réseau électrique
Enedis prévoit d’augmenter ses investissements pour la modernisation du réseau électrique, passant de 4,4 milliards d’euros en 2022 à plus de 5 milliards d’euros par an d’ici 2032.
Un pic d’investissement est prévu en 2027, atteignant 5,5 milliards d’euros, notamment pour accompagner la montée en puissance des infrastructures de recharge pour véhicules électriques dans le résidentiel collectif.
Investissements dans les énergies renouvelables
Les investissements dans les énergies renouvelables ont atteint 12 milliards d’euros en 2022, portés par le dynamisme de l’éolien en mer et de l’autoconsommation photovoltaïque.
Cependant, selon le scénario provisoire de la Stratégie nationale bas-carbone, il faudrait investir chaque année 58 milliards d’euros supplémentaires pour atteindre les objectifs fixés pour 2030.
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Mobilisation de tous les secteurs économiques
Le PNACC-3 , elle, mettra l’accent sur la mobilisation de tous les secteurs économiques, en intégrant l’adaptation au changement climatique dans les stratégies des entreprises et dans les dispositifs d’aide, pour accompagner leurs investissements.
Quelle est l’ambition principale de la PPE 3 pour 2030 ?
La réduction drastique des énergies fossiles constitue l’objectif majeur attendu de la PPE 3, avec une diminution de leur part dans la consommation finale d’énergie de 60% à 42% d’ici 2030. Cette stratégie française marquera une rupture avec la précédente PPE, en misant sur un mix énergétique diversifié.
Pour atteindre ces objectifs de réduction, la production d’électricité bas-carbone devra représenter 39% de la consommation finale en 2030, contre 27% actuellement. Les énergies renouvelables hors électricité, comme la géothermie et la biomasse, sont appelées à doubler leur contribution, passant de 15% à 30%.
La mise en œuvre de ce plan s’accompagne d’un renforcement de la lutte contre le changement climatique, avec un accent particulier sur l’amélioration de l’efficacité énergétique dans le secteur industriel.
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Le nouveau mix énergétique français en détail
Production d’électricité décarbonée : un objectif ambitieux
La PPE 3 fixera un objectif de production d’électricité décarbonée d’au moins 640 TWh en 2035, contre environ 390 TWh en 2022. Cette augmentation va s’appuyer sur une électrification accrue des usages, visant à porter la part de l’électricité à 39 % de la consommation finale d’énergie en 2035, contre 27 % en 2023.
Nucléaire : maintien d’un pilier stratégique
Le nucléaire demeure central dans le mix énergétique, avec une production estimée entre 360 et 400 TWh/an à l’horizon 2035, représentant plus de 60 % de la production d’électricité. Cette orientation confirme la relance de la filière nucléaire française.
Énergies renouvelables : une montée en puissance significative
Les énergies renouvelables devront produire entre 270 et 320 TWh/an d’ici 2035, contre environ 120 TWh actuellement. L’hydroélectricité, déjà bien développée, vise une capacité installée de 29 GW, avec une production moyenne autour de 63,5 TWh/an, soit près de 90 % du potentiel économiquement exploitable.
Réseaux et flexibilité : modernisation et adaptation
Le développement des réseaux intelligents (smart grids) et la modernisation des infrastructures de transport et de distribution sont essentiels pour intégrer la variabilité des renouvelables et l’essor de l’autoconsommation. Enedis prévoit d’investir plus de 5 milliards d’euros par an d’ici 2032, avec un pic à 5,5 milliards d’euros en 2027, notamment pour accompagner le déploiement des infrastructures de recharge pour véhicules électriques.
En bref,
Source d’énergie | Objectif 2035 (production/capacité) | Part estimée dans le mix |
---|---|---|
Nucléaire | 360 à 400 TWh/an |
60 % de la production |
Renouvelables (total) | 270 à 320 TWh/an | ~40 % de la production |
Hydroélectricité | 29 GW installés, 63,5 TWh/an | ~10 % de la production |
Fossiles | <30 % de la consommation finale | En forte baisse |
Photovoltaïque et énergies renouvelables : les changements
Objectifs de capacité installée
La PPE 3, dans sa version de mars 2025, révise à la baisse les ambitions pour le solaire photovoltaïque. L’objectif de capacité installée à l’horizon 2035 est désormais fixé entre 65 et 90 GW, contre une fourchette précédente de 75 à 100 GW. Pour 2030, la cible est maintenue à 54 GW, alors qu’environ 25 GW étaient installés en 2024.
Cette révision s’explique par des retards dans l’électrification des usages et la volonté d’ajuster le rythme de développement à la demande réelle d’électricité et aux capacités de flexibilité du système.
Structuration de la filière industrielle
La PPE 3 s’accompagnera d’un plan industriel visant à renforcer la souveraineté technologique de la France. L’objectif est de développer une filière nationale capable de produire jusqu’à 10 GW de composants solaires d’ici 2035, répartis comme suit :
- 3 à 5 GW dans la chaîne de valeur du silicium
- 3 à 5 GW de lingots et wafers
- 5 à 10 GW de cellules et modules
Cette stratégie vise à soutenir l’emploi industriel et à réduire la dépendance aux importations asiatiques.
Axes de développement prioritaires
Le développement du photovoltaïque va s’articuler autour de trois axes principaux :
- Grandes installations au sol : représentant 38 % de la capacité visée pour 2035.
- Toitures de grande surface : ciblant 16 % de la capacité.
- Petites et moyennes toitures : visant 41 % de la capacité.
L’agrivoltaïsme est mentionné comme un levier potentiel, mais la PPE 3 ne fixe pas d’objectif chiffré spécifique pour ce segment pour l’instant.
Rythme d’installation et gouvernance
Le rythme d’installation sera modulé en fonction de l’évolution de la demande électrique et de la capacité du système à intégrer ces nouveaux volumes. Une première évaluation et une possible révision de la trajectoire sont prévues en 2030. Les appels d’offres réguliers continueront de structurer le marché et d’orienter les investissements publics et privés.
Le processus de consultation publique 2024-2025
Une mobilisation citoyenne inédite pour la PPE 3
La troisième édition de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE 3) a suscité une participation citoyenne sans précédent. Près de 50 000 participants ont contribué à la concertation nationale organisée fin 2024, générant plus de 7 500 propositions et 1,2 million de votes sur celles-ci.
Dernière phase de consultation publique
La consultation publique finale s’est déroulée du 7 mars au 5 avril 2025, marquant l’ultime étape avant l’adoption du texte définitif par décret, prévue pour l’été 2025. Cette phase a permis de recueillir les dernières remarques, notamment des acteurs économiques, via une plateforme numérique dédiée, garantissant une prise en compte équitable des différents points de vue.
Supervision et intégration des contributions
Un comité de suivi, présidé par le Premier ministre actuel François Bayrou, supervisera l’intégration des contributions dans la version définitive de la PPE 3.
Plusieurs instances, telles que le Conseil national de la transition écologique, le Conseil supérieur de l’énergie, le Haut-commissaire à l’énergie atomique et le Haut conseil pour le climat, ont également été consultées à différentes étapes du processus.
Un bilan public de la consultation sera établi par le ministère de l’Industrie et de l’Énergie.
Évolutions majeures issues de la concertation
Les commentaires reçus ont conduit à d’importantes modifications du projet, parmi lesquelles :
- L’ajout d’un chapitre dédié au suivi de la consommation électrique.
- Un chapitre sur les coûts du système électrique dans son ensemble, sujet souligné par le sénateur Daniel Gremillet, notamment pour les zones industrielles en transition.
- Le renforcement de la dimension industrielle et la prise en compte de l’impact sur l’emploi et les compétences.
Impact de la PPE sur les entreprises françaises
Adaptation des infrastructures industrielles
La PPE 3 prévoit une adaptation des infrastructures industrielles, en particulier dans les zones portuaires et les bassins industriels stratégiques, pour renforcer la résilience face aux impacts du changement climatique. Cette transformation vise à moderniser les outils de production et à intégrer des solutions bas carbone dans les processus industriels.
Dispositifs de soutien et financements
Pour accompagner cette transformation, la PPE 3 prévoit des dispositifs de soutien ciblés, visant notamment la modernisation des outils de production industriels et la décarbonation des secteurs les plus consommateurs d’énergie. Ces mesures s’inscrivent dans une stratégie globale, en cohérence avec la Stratégie nationale bas-carbone, qui fixe des budgets carbone sectoriels et encourage le développement des énergies renouvelables et des solutions bas carbone.
Les entreprises, en particulier les PME, pourront en théorie bénéficier également de mécanismes d’accompagnement pour faciliter leur transition énergétique, via des appels d’offres, des aides publiques et des dispositifs d’accompagnement technique et financier.
Soutien aux zones industrielles en transition
La PPE 3 intègrera une attention particulière aux zones industrielles en transition, avec des mesures visant à anticiper l’impact des évolutions énergétiques sur les coûts et la compétitivité, notamment dans le cadre de la modernisation des infrastructures et de la montée en puissance des énergies renouvelables.
Enjeux sociaux et économiques
Enfin, la PPE 3 pourra encourager la prise en compte des enjeux sociaux et économiques liés à la transition, notamment en valorisant l’impact sur l’emploi et les compétences dans les filières industrielles. Cette approche vise à assurer une transition juste et inclusive pour l’ensemble des acteurs économiques.
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Les étapes clés de la publication et mise en œuvre
Le processus d’adoption de la troisième Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE 3) entre bientôt dans sa phase finale.
Marc Ferracci, ministre chargé de l’Industrie et de l’Énergie, a lancé la consultation publique finale du 7 mars au 5 avril 2025, recueillant les dernières contributions des acteurs économiques et de la société civile.
Parallèlement, des débats sans vote ont été organisés au Parlement : l’Assemblée nationale a tenu une séance dédiée le 28 avril, suivie d’un débat au Sénat le 6 mai. Ces échanges ont permis aux parlementaires d’exprimer leurs positions et recommandations, bien que la décision finale relève du gouvernement.
François Bayrou, Premier ministre, a souligné l’importance d’une adoption rapide du décret PPE 3 pour donner de la visibilité aux filières industrielles et énergétiques françaises, tout en soulignant que ce n’est pas imminent Il a annoncé que la publication du décret final est attendue d’ici la fin de l’été 2025, après l’examen d’une proposition de loi du sénateur Daniel Gremillet prévu en juin.
Ce texte est le fruit de quatre années de travaux et de concertation, associant entreprises, élus, experts et citoyens, afin de définir la trajectoire énergétique de la France pour la prochaine décennie. Il s’inscrit dans une stratégie globale visant à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, en cohérence avec le Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) et la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC).
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